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Bruit aérien intérieur : quels travaux pour l’éviter ?

Modifié le 7 août 2024

Les bruits intérieurs, tels que conversations, télévision ou musique, sont une source d’insatisfaction majeure dans les logements collectifs. Découvrez nos conseils pour limiter ces nuisances sonores et améliorer votre confort.

Cas n°1 : le bruit provient d’un appartement voisin

Vos voisins de palier parlent fort et programment leur machine à laver tard le soir. Quant à ceux du dessus, vous avez parfois l’impression d’être dans leur salon lorsque leur télévision est allumée… Comment limiter la transmission du bruit issu du voisinage ?

La solution : si les bruits viennent d’un voisin situé à côté d’une de vos pièces, faites doubler le mur en réalisant une « contre-cloison » constituée d’une ossature métallique fixée au sol et au plafond, dans laquelle est interposée une laine minérale. L’isolation du mur mitoyen permet d’améliorer généralement l’isolement aux bruits aériens de 5 à 10 dB et de réduire le niveau sonore. Cependant, la surface habitable est réduite.

Si le bruit vient d’au-dessus (vibrations, bruit d’impact sur le revêtement de sol, etc.), vous pouvez isoler phoniquement votre plafond en ajoutant un plafond suspendu et éventuellement faire désolidariser vos cloisons par un trait de scie, car le bruit passe aussi par les cloisons !

À noter 

Il est parfois difficile d’identifier la paroi en question, car il ne s’agit pas toujours de celle qui sépare les deux appartements. La propagation des bruits se fait dans toutes les structures. Demandez l’expertise du Centre d’information sur le bruit (CidB) ou d’un acousticien.  Ensuite, faites appel à un plâtrier-plaquiste pour les travaux.

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Voisin bruyant : que faire ?

Conseils au quotidien

Lors de l’intervention du professionnel, voici quelques repères pour réaliser un doublage efficace : 

  • Le doublage se compose d’unparement en plaque(s) de plâtre – ou autre matériau rigide – de 10 à 25 mm d’épaisseur monté sur une ossature métallique ou encore en bois – sans contact avec la paroi à doubler (ou éventuellement un appui intermédiaire), avec un isolant fibreuxentre les ossatures pour lutter contre le bruit.
  • L’épaisseur de l’isolant phonique est de 5 cm minimum.
  • Deux plaques de 12,5 mm sont utilisées plutôt qu’une seule de 25 mm.
  • Il vaut mieux augmenter la distance entre le mur et le parement, avant d’ajouter plusieurs plaques.
  • Il n’y a aucune connexion rigide entre l’ossature et la paroi à doubler (à l’exception d’un éventuel appui intermédiaire prévu par le système).
  • L’absorbant fibreux n’est pas comprimé entre la paroi et le parement.

Cas n°2 : le bruit provient des parties communes

Le bruit aérien des cages d’escaliers est la deuxième nuisance la plus souvent citée par les occupants, après les bruits de chocs. Halls d’entrée, paliers et escaliers sont des lieux de passages fréquents. Si les bruits provenant des escaliers (conversations, bruits de pas, portes qui claquent…) parviennent jusqu’à votre logement, c’est avant tout parce que votre porte palière n’est pas suffisamment étanche à l’air ou qu’elle n’a pas été réalisée dans un matériau assez isolant.

Quelles mesures acoustiques appliquer ? Les portes palières d’appartement doivent être :

  • à âme pleine, c’est-à-dire constituées d’un même panneau qui remplit entièrement l’intérieur de la porte (sans vide d’air à l’intérieur) ;
  • étanches à l’air sur les quatre côtés. Sur la partie basse, la meilleure solution est le seuil dit « à la suisse ». La porte viendra ainsi se coller contre une barre vissée au sol, créant de l’herméticité.

Si vous songez à changer de porte, choisissez un modèle acoustique ayant une performance Rw+C ou RA de 37 à 41 dB, par exemple. Faites appel à un menuisier pour vous guider dans ces travaux.

De plus, dans l’intérêt de tous, contactez votre syndic de copropriété pour proposer d’engager des travaux d’amélioration acoustique des couloirs et cages d’escaliers de la copropriété. Pour réduire la réverbération dans les parties communes, vous pourrez, par exemple, envisager de mettre en place un tapis épais ou une moquette avec une épaisseur d’au moins 8 mm au sol.

Autre option, faites installer un absorbant acoustique sur les plafonds ou sur les murs. Cette solution avec un faux plafond en plâtre perforé avec une laine minérale et un voile de verre offre une performance acoustique certaine et durable. Mais sa mise en œuvre est un peu plus complexe que la pose d’un tapis ou d’une moquette.

Cas n°3 : le bruit provient d’une maison mitoyenne

Si le mur séparatif est trop fin ou léger (ce qui arrive rarement) : référez-vous au cas n°1.

Dans le cas des maisons mitoyennes, les bruits ne transitent pas seulement par le mur de séparation : il y a souvent une partie de la structure commune aux deux maisons, comme le plancher du rez-de-chaussée et/ou les fondations.

Le problème n’est pas simple à résoudre. Contactez le Centre d’information sur le bruit (CidB) ou un acousticien. Ces professionnels vous aideront à trouver les meilleures solutions à mettre en œuvre pour limiter la propagation du bruit dans la maison.

À noter

Pour améliorer l’isolement entre deux logements, il faut bien sûr s’intéresser aux séparatifs : les murs et les planchers peuvent être renforcés, mais le bruit peut emprunter des chemins latéraux. Pour améliorer significativement l’isolement acoustique et réduire les nuisances sonores entre logements superposés, il faudra donc également doubler les murs et/ou les façades, ou désolidariser les cloisons avec un trait de scie.

Cas n°4 : le bruit provient des équipements

  • L’alimentation en eau  : les bruits provenant des circuits d’eau sont généralement dus à une trop forte pression dans le réseau d’alimentation ou à des robinets dont la qualité acoustique est mauvaise.

La solution pour une meilleure absorption acoustique : limitez la pression de l’eau dans les canalisations à 3 bars en faisant installer par votre plombier un réducteur de pression et choisissez des robinets marqués NF. Ce changement d’équipement est relativement simple à effectuer dans votre appartement. Par contre, il peut être plus délicat de l’imposer à votre voisin…

  • La chasse d’eau : les bruits de la chasse d’eau du voisin cheminent par les conduits d’évacuation.

La solution pour limiter la propagation des bruits : encoffrez les canalisations avec une double épaisseur de plaques de plâtre ou une plaque de bois aggloméré de 22 mm avec une laine minérale à l’intérieur. Prévoyez une trappe de visite qui doit être acoustique.

Cependant, si la canalisation traverse le plancher sans être désolidarisée, il y aura toujours du bruit qui se propagera dans le plancher. Pour vous accompagner dans les travaux, faites appel à un plâtrier-plaquiste.

  • La VMC : votre ventilation est probablement encrassée, mal réglée… Ou vous disposez d’un modèle particulièrement bruyant.

La solution pour réduire les nuisances sonores : nettoyez les bouches, ou contactez un chauffagiste pour qu’il vérifie l’installation. Il pourra vous proposer d’opter pour des systèmes plus silencieux.

  • La chaudière (individuelle ou collective) peut également engendrer des nuisances sonores.

La solution pour réduire la transmission du bruit : tous les équipements bruyants tels que les pompes ou surpresseurs doivent être désolidarisés. Plusieurs précautions sont à prendre pour limiter le bruit de la chaufferie comme le montre le schéma. Parlez-en avec votre chauffagiste.

  • L’ascenseur : il crisse à chaque ouverture et fermeture ou tambourine à chaque déplacement ?

La solution contre le bruit et les vibrations : c’est l’affaire de l’ascensoriste et la responsabilité du syndic de l’immeuble. Si votre chambre se situe à côté de la machinerie, vous pouvez renforcer l’isolation de la paroi mitoyenne, mais le problème est le plus souvent d’origine vibratoire.

Rénovations « énergétiques » : attention à l’émergence des bruits intérieurs ! 

La perception des sons dépend beaucoup du « bruit de fond » qui règne dans le logement (composé de bruits intérieurs et extérieurs). Lorsque le bruit de fond est élevé – en bordure d’une route avec des fenêtres anciennes, par exemple – le bruit de la télévision du voisin est masqué par le bruit venant de l’extérieur. Mais si le bâtiment fait l’objet d’une rénovation, la donne change : le bruit du voisinage – généralement moins bien accepté que celui du trafic routier – peut devenir audible. Il est donc important de veiller, parallèlement à l’isolation acoustique extérieure, à l’amélioration de la qualité acoustique interne du bâtiment.

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