Pompe à chaleur en immeuble collectif : avantages, installation et aides financières

Choisir d’installer une pompe à chaleur (PAC) dans un logement collectif lors d’une rénovation présente plusieurs avantages économiques et environnementaux pour les copropriétaires.

Avantages économiques d’une PAC en logement collectif

En comparaison avec une chaudière traditionnelle, installer une PAC lors de la rénovation énergétique d’une copropriété contribue à réaliser des économies pouvant atteindre jusqu’à 70% sur le montant des factures d’énergie (source : Afpac).

Les coûts d’exploitation et de maintenance réduits d’une PAC, combinés à des aides financières à l’installation, optimisent son retour sur investissement.

De plus, la pose d’une PAC augmente la valeur immobilière d’un logement collectif, car les futurs acquéreurs ont la certitude d’investir dans un bien économe, durable et aux normes.

Atouts environnementaux d’une PAC en immeuble collectif

Installer une pompe à chaleur en copropriété contribue significativement à la réduction de l’empreinte carbone de la résidence à travers l’utilisation de sources d’énergie renouvelables, telles que l’air, l’eau ou le sol.

Cette technologie de chauffe efficace diminue la dépendance aux combustibles fossiles et les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments.

Ainsi, la copropriété se conforme aux objectifs ambitieux de la France de réduire l’impact environnemental du parc immobilier résidentiel à l’horizon 2050.

Plus complexe qu’en maison, installer une PAC en copropriété implique d’assurer le confort de l’ensemble des occupants, quelle que soit la taille du bâtiment collectif.

L’emplacement optimal pour l’unité extérieure

L’emplacement idéal de l’unité extérieure d’une pompe à chaleur collective dans une copropriété doit permettre :

• un entretien aisé de l’équipement ;
• des désagréments visuels et acoustiques limités.

Idéalement, l’unité extérieure trouvera sa place dans une cour ou sur un toit-terrasse.

Dans le cas d’une PAC individuelle par appartement, balcons et terrasses seront privilégiés pour la pose du groupe.

L’installation des unités intérieures

Dans le cas de PAC individuelles, les unités intérieures seront installées dans chaque appartement en fonction des besoins et du nombre de pièces à chauffer ou à climatiser.

Pour une PAC collective, l’air chaud ou froid sera diffusé à travers le réseau de chauffage collectif. Pour une meilleure régulation des températures, installer un compteur individuel dans chaque logement est recommandé.

En copropriété, l’installation d’une pompe à chaleur doit prendre en compte les contraintes du bâtiment pour réduire les nuisances susceptibles d’incommoder les résidents.

La gestion de l’espace

Une pompe à chaleur collective nécessite un espace suffisant pour bien fonctionner.

Parfois, l’étude de faisabilité peut conclure à l’impossibilité d’installer une PAC en copropriété faute de place.

D’autres alternatives écologiques peuvent alors être trouvées, comme une chaudière à basse consommation ou le raccordement au réseau de chauffage urbain quand il est disponible.

L’atténuation du bruit

Le ventilateur est le principal responsable du bruit occasionné par une PAC.

Lors de l’analyse de la faisabilité du projet, une étude acoustique et vibratoire permettra d’identifier le meilleur emplacement disponible pour le montage de la pompe à chaleur.

Un équipement engendrant du bruit ou des vibrations peut engendrer causer des conflits au sein de la copropriété, voire un dépôt de plainte de la part du copropriétaire impacté.

Avant d’installer une PAC dans une résidence, plusieurs points sont à vérifier en concertation avec un professionnel RGE (reconnu garant de l’environnement).

L’évaluation de la faisabilité

Poser une pompe à chaleur dans un immeuble collectif implique l’analyse de la situation existante.

Analyse de la structure du bâtiment

Pour bien dimensionner une pompe à chaleur, la première étape consiste à analyser la structure du bâtiment et son isolation.

En effet, des travaux d’isolation préalables peuvent être requis. Ils permettront d’améliorer l’efficacité du système de chauffe et de réduire le dimensionnement de l’équipement.

Étude des besoins énergétiques d’un immeuble collectif

La taille de la copropriété influence les besoins énergétiques du bâtiment.

Pour choisir une pompe à chaleur et des émetteurs de chaleur adaptés à l’immeuble, un audit énergétique préalable s’avère indispensable.

Cette étude orientera les travaux vers :

• une PAC collective qui chauffera tout l’immeuble si les caractéristiques de la copropriété le permettent ;
• des PAC individuelles dans chaque logement pour un confort personnalisé.

Les démarches administratives préalables à la pose d’une PAC

Peu contraignante d’un point de vue administratif, l’installation d’une pompe à chaleur dans un immeuble collectif implique quelques démarches.

Déclaration de travaux nécessaire

Avant d’installer une pompe à chaleur dans un immeuble collectif, une déclaration préalable de travaux (DP) est à déposer en mairie, car l’unité extérieure peut modifier l’aspect extérieur du bâtiment.

Veillez à prendre en compte les délais de réponse, jusqu’à deux mois, pour planifier le calendrier des travaux de la copropriété !

Conformité avec les normes en vigueur

L’artisan chargé du dimensionnement de la pompe à chaleur vous proposera toujours un équipement qui respecte les normes en vigueur en matière de :

• Normes de performance et d’efficacité énergétique (EN 14511 et EN 14825) ;
• Normes sur les émissions sonores (EN ISO 3741) ;
• Normes sur les fluides frigorigènes et l’impact environnemental (réglementation européenne F-GAS).

En copropriété, vous pouvez installer une PAC individuelle dans chaque logement ou une PAC collective pour l’ensemble du bâtiment. Voyons la solution la plus intéressante selon la situation de chaque copropriété.

Sélection du type de pompe à chaleur pour une copropriété

Toutes les pompes à chaleur sont performantes, durables, écologiques et économiques. Toutefois, étant donné l’importance des travaux de rénovation en immeuble collectif, il convient de choisir un équipement qui s’adapte à l’existant tout en satisfaisant les besoins en chaleur des occupants.

Pompe à chaleur air-eau

Choisir une pompe à chaleur air-eau en copropriété lors d’une rénovation est idéal pour les bâtiments ayant un espace suffisant pour l’installation.

Collective ou individuelle, cette PAC aérothermique puise les calories dans l’air extérieur et les restitue sous forme de chaleur à travers les radiateurs présents dans les logements.

Son installation est simple et parfaite pour fournir à la fois chauffage et eau chaude sanitaire de manière efficace et écologique.

Pompe à chaleur géothermique

En rénovation et en milieu urbain, le choix d’une pompe à chaleur géothermique collective en copropriété s’avère onéreux et contraignant.

Les forages requis pour l’installation de capteurs géothermiques qui récupèrent la chaleur de la terre sont rarement réalisables sur un site déjà construit.

Néanmoins, si le terrain et le sol le permettent, cette solution fait partie des plus performantes.

Pompe à chaleur air-air

Lors d’une rénovation énergétique, installer une pompe à chaleur air-air en copropriété n’est pas une solution pertinente, car sa puissance de chauffe est restreinte.

Cette PAC réversible pourra toutefois être installée appartement par appartement (PAC individuelle) pour améliorer le confort estival en mode climatisation et tempérer l’air en hiver.

Ainsi, la PAC air-air est principalement adaptée aux régions douces.

Calcul de la puissance de la pompe à chaleur en copropriété

PAC air-air, air-eau ou géothermique, le bon dimensionnement de l’installation conditionnera le confort de chauffe et les économies d’énergie réalisées.

Prise en compte des besoins thermiques du bâtiment

Pour dimensionner une pompe à chaleur en fonction des besoins en chauffage du bâtiment, l’étude thermique préalable considérera :

• l’isolation du bâtiment ;
• la structure du bâtiment ;
• le volume à chauffer.

Déterminer précisément les besoins en chaud optimise le dimensionnement de la pompe à chaleur en immeuble collectif ainsi que son efficacité et sa consommation d’énergie.

Enfin, l’évaluation considérera également les variations saisonnières et les spécificités régionales pour garantir une performance optimale tout au long de l’année.

Dimensionnement du système de chauffe écologique

L’artisan RGE sélectionné pour réaliser le dimensionnement et la pose d’une PAC en copropriété se basera sur le calcul suivant pour vous proposer un équipement adapté :

Puissance P = G x V x DT

• G = coefficient de construction du logement dépendant du niveau d’isolation du bâtiment et de son année de construction (sans unité)
• V = volume total à chauffer (exprimé en m³)
• DT = écart de température entre la température intérieure souhaitée et la température extérieure de référence de la région (exprimé en °C)

Classiquement, la puissance d’une PAC couvrira 80% des déperditions énergétiques au plus froid de la saison.

Une pompe à chaleur en copropriété nécessite peu d’entretien. Toutefois, respecter scrupuleusement les dates de révision contribue à optimiser le fonctionnement de ce système de chauffe écologique et économique.

Le calendrier d’entretien recommandé

Conformément au décret 2020-912 paru en juillet 2020, l’entretien d’une pompe à chaleur en immeuble collectif est à réaliser :

• tous les deux ans si la puissance de la PAC est comprise entre 4 kW et 70 kW ;
• tous les ans pour une puissance supérieure.

Cet entretien régulier contribue à assurer le bon fonctionnement de l’équipement et à optimiser sa durée de vie.

Il inclut diverses vérifications réalisées par un professionnel, comme :

• le nettoyage des composants principaux ;
• la pression dans le circuit hydraulique ;
• l’absence de fuite de fluide caloporteur.

Bien entendu, à chaque changement de saison, la copropriété pourra se charger d’éliminer les débris (feuilles, poussières, etc.) autour de l’appareil, de vérifier les filtres à air et de nettoyer la ligne d’évacuation des condensats​.

Ce nettoyage représente une belle occasion de vérifier que tout semble normal au niveau de l’unité. En cas de doute, contacter l’entreprise responsable de l’entretien annuel s’impose.

Les procédures de maintenance préventive

La maintenance préventive pour une pompe à chaleur collective comprend une série de contrôles et de tâches spécifiques pour améliorer la performance de l’équipement et éviter un dépannage et une réparation au pire moment : l’hiver.

Parmi les contrôles à réaliser, vous retrouvez :

• la vérification du fonctionnement du moteur du condenseur ;
• l’examen du niveau de réfrigérant ;
• l’intensité du courant du compresseur,
• l’inspection des commandes de dégivrage,
• la vérification de la vanne d’inversion.

Si l’installation d’une pompe à chaleur dans un immeuble collectif représente des travaux onéreux, plusieurs dispositifs permettent d’alléger la facture.

Les aides gouvernementales accessibles en copropriété

MaPrimeRénov’ Copropriété

MaPrimeRénov’ Copropriété est destinée aux travaux de rénovation énergétique effectués sur les parties communes ou les parties privatives reconnues d’intérêt collectif.

La copropriété doit viser un gain énergétique d’au moins 35% pour être éligible. L’aide peut couvrir de 30% à 45% du montant des travaux pour l’installation d’une pompe à chaleur collective.

Les demandes doivent être déposées par le syndic de copropriété.

MaPrimeRénov’ Parcours accompagné

Depuis le 1^er janvier 2024, MaPrimeRénov’ Sérénité est remplacée par MaPrimeRénov’ Parcours accompagné. Ce dispositif vise à soutenir les projets de rénovation énergétique globale réalisés par des professionnels certifiés RGE dans des logements de plus de 15 ans.

MaPrimeRénov’ Parcours accompagné est accessible aux propriétaires bailleurs ou occupants et aux syndicats de copropriétaires.

Prime énergie des CEE

Les fournisseurs d’énergie encouragent leurs clients à réduire leurs consommations d’énergie à travers la mise en place d’équipements économes et écologiques.

Dans ce contexte, une copropriété installant une pompe à chaleur peut prétendre à une prime énergie.

Les options de financement pour les projets collectifs

L’éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) pour les copropriétés constitue le dispositif de financement le plus demandé lors de la réalisation de travaux d’économie d’énergie.

À taux d’intérêt nul, il peut être sollicité sans condition de ressources et peut atteindre jusqu’à 30 000€ ou 50 000€ par logement de la copropriété selon le nombre de travaux engagés et la performance énergétique finale attendue.

Installer une pompe à chaleur dans un immeuble collectif représente une solution pertinente pour réaliser des économies d’énergie et réduire l’empreinte carbone de la résidence.

Voici les points à retenir avant de se lancer dans la pose d’une PAC :

• solliciter une étude de faisabilité et analyser les besoins en chauffage de la copropriété ;
• faire appel à un artisan RGE pour s’assurer des travaux réalisés dans les règles de l’art et pouvoir prétendre aux aides ;
• se renseigner sur les contraintes d’urbanisme propres au lieu d’implantation ;
• considérer les besoins de l’ensemble de la copropriété pour obtenir un dimensionnement adéquat du système de chauffe ;
• sélectionner un type de PAC individuelle ou collective adapté à la situation du bâtiment ;
• prendre en compte les nuisances sonores relatives à la PAC lors du choix du site d’installation ;
• budgétiser le projet en assemblée générale des copropriétaires tout en déduisant les aides auxquelles la résidence est éligible.

Prêt à bénéficier de la chaleur d’un équipement écologique et économique ? Demandez plusieurs devis avant de choisir le professionnel qui vous accompagnera dans vos travaux de rénovation en copropriété.