1 Qu’est-ce que la récupération d’eau de pluie ? Saviez-vous que tout propriétaire peut « user » et « disposer » des eaux de pluie de son logement ? Selon l’article 641 du Code civil, la récupération d’eau de pluie venant des toitures est possible à la fois pour les maisons individuelles et les immeubles d’habitat collectif. 2 Pourquoi récupérer l’eau de pluie ? Utiliser de l’eau de pluie est une bonne option pour réduire sa facture d’eau potable et limiter ainsi l’empreinte écologique de votre logement. L’usage des eaux pluviales pour une maison ou un appartement est encadré par l’arrêté du 21 août 2008. Notez bien que l’eau de pluie récupérée n’est pas potable : à cause de la pollution aérienne, elle contient des micro-organismes qui peuvent nuire à votre santé. L’eau de pluie pour un usage extérieur L’eau de pluie est une très bonne alternative à l’eau du robinet (eau de ville) pour l’entretien de l’extérieur de votre habitat. La collecte des eaux de pluie vous permet de recycler l’eau pour notamment : arroser votre jardin ou vos bacs à plantes, rincer vos outils de jardinage après utilisation, nettoyer votre mobilier de jardin, laver vos véhicules (voiture, vélo, scooter…), nettoyer les terrasses, les façades, intervenir en cas d’incendie. L’eau de pluie pour un usage intérieur Au sein de votre maison ou de votre appartement, l’usage des eaux pluviales est plus limité. Selon l’arrêté du 21 août 2008, vous pouvez vous en servir pour : alimenter la chasse d’eau des toilettes ; alimenter le lave-linge, sous réserve de récupérer les eaux de pluie et d’assurer un traitement des eaux pluviales adapté : c’est-à-dire que l’eau de pluie récupérée doit être filtrée et traitée dans une cuve pour supprimer les pollutions ; laver les sols de votre habitat. Pour en savoir plus, découvrez 7 astuces pour économiser l’eau à la maison. Voir plus Comment bien entretenir et nettoyer les sols ? Conseils au quotidien La réglementation interdit le raccordement d’un robinet distribuant l’eau pluviale dans une pièce où se trouvent des robinets distribuant de l’eau potable (sauf caves, sous-sol et autres pièces annexes comme un garage par exemple). 3 Comment récupérer l’eau de pluie ? Différents systèmes de récupération existent pour recueillir l’eau issue des précipitations : le récupérateur d’eau de pluie aérien (bacs à eau ou cuves de récupération d’eau hors-sol par exemple) ; le récupérateur d’eau de pluie enterré (citernes ou cuves enterrées alimentées par un collecteur d’eau de pluie). Il faut cependant vous poser certaines questions avant de vous lancer. Voir plus Bien choisir son récupérateur d’eau de pluie Équipements & Matériaux 4 Que faut-il savoir avant d’installer un système de récupération d’eau de pluie ? La loi vous autorise à recueillir l’eau de pluie et à utiliser ces eaux pluviales sous plusieurs conditions : Votre toit ne doit pas être en amiante-ciment ou plomb. Le système récupérant l’eau de pluie doit inclure un processus de filtration des polluants véhiculés sur la toiture et dans l’air. L’eau captée doit circuler dans un circuit isolé du circuit d’eau potable. Tous les points de consommation d’eau de pluie doivent être identifiés avec un pictogramme explicite et la mention « eau non potable ». Les robinets d’eau pluviale doivent pouvoir être verrouillés : leur ouverture doit être prévue avec un outil spécifique qui n’est pas lié en permanence au robinet. Si les eaux de pluie utilisées sont envoyées vers les égouts, vous devez déposer une déclaration à la mairie, sur papier libre auprès du service en charge de l’assainissement. Vous devez indiquer votre adresse et la quantité d’eau utilisée pour votre logement. Vous serez ensuite soumis à une taxe d’assainissement. Vous devez également veiller à l’entretien de votre équipement de récupération des eaux de pluie (collecteur, cuves, réservoirs, système de trop-plein, …) et devez tenir à jour un carnet de suivi sanitaire. Si vous êtes propriétaire d’une maison individuelle Avant toute chose, vérifiez que l’eau de pluie puisse s’écouler du toit jusqu’au système de récupération des eaux. Vous pouvez ensuite évaluer vos besoins en eau. Voici quelques repères : l’arrosage d’un jardin consomme environ 15 litres d’eau par m² (si vous avez un potager, prévoyez cependant une plus grande quantité d’eau pour l’arrosage) ; le lavage d’un véhicule consomme environ 200 litres. Pour l’intérieur (chasse d’eau, lavage des sols et éventuellement du linge), comptez environ 1 000 litres par habitant du foyer. Si vous êtes deux dans votre logement, avec un terrain de 30 m2, prévoyez ainsi un volume d’environ 2 450 litres (2 000 litres pour l’intérieur, 450 litres pour l’extérieur). Dans tous les cas, l’installation d’un récupérateur d’eau requiert l’intervention d’un professionnel : en passant par un artisan, par exemple un plombier ayant de l’expertise dans ce domaine, vous vous assurez de disposer d’une installation saine pour collecter l’eau de pluie. Si vous vivez en logement collectif Le projet d’installation d’un dispositif de récupération de l’eau prend alors davantage d’ampleur, mais il est possible : la loi vous y autorise. Si le récupérateur d’eau est destiné à un usage commun (entretien des espaces verts, nettoyage des parties communes…), la décision de son installation doit se prendre à l’occasion d’une assemblée générale de copropriété. Des artisans peuvent vous aider à calculer le volume d’eau que vous pourrez récupérer et vous accompagner dans votre projet. 5 Comment entretenir votre récupérateur d’eau pluviale ? Pour éviter les désagréments, comme l’accumulation des impuretés dans l’eau du réservoir ou des gouttières bouchées, et pour obtenir une eau de qualité, vous devrez réaliser un entretien régulier. La méthode change selon le type de récupérateur, aérien ou enterré, mais dans tous les cas, vous devrez prendre soin de vos gouttières puisque le récupérateur d’eau pluviale y est directement lié. Si l’eau récupérée est utilisée à l’intérieur de l’habitation, la réglementation exige une vérification des équipements tous les 6 mois. Au-delà de la filtration et la cuve, l’opération concerne le système de pompage, le clapet anti-retour, les canalisations, les vannes et robinets de soutirage, etc. Pour cela, vous pouvez passer par un plombier spécialisé dans les récupérateurs d’eau pluviale. Comment entretenir votre récupérateur d’eau de pluie enterré ? Le filtre Soulevez la trappe de la cuve ou du regard, puis enlevez le filtre. Ôtez les feuilles et autres déchets végétaux et arrosez d’eau. N’utilisez pas de nettoyeur haute pression qui risquerait d’abîmer l’équipement permettant de recueillir, stocker et filtrer l’eau de pluie. Notez qu’il existe deux types de filtres : le filtre à panier qui récupère les débris végétaux : il se contrôle au moins deux fois par an. le filtre de type « autonettoyant » avec une grille conique ou plate : il est moins sujet à l’encrassement, mais pour assurer l’efficacité de la filtration, une inspection annuelle est recommandée. La cuve Enfouie dans la terre, la cuve utilisée pour stocker l’eau de pluie concentre les poussières et les sédiments. Lors de l’achat, vous souscrivez obligatoirement un contrat d’entretien annuel pour la vidange, le nettoyage et la désinfection de la cuve de votre récupérateur d’eau enterré. En complément de cet entretien annuel, vous pouvez ouvrir le couvercle accessible de l’extérieur pour regarder si l’eau de pluie récupérée est claire. Si, ce faisant, vous percevez des mauvaises odeurs, il faudra vider la cuve et la faire nettoyer. Attention, les produits chimiques sont à proscrire, car ils produisent des vapeurs nocives. Comment bien entretenir votre récupérateur d’eau de pluie aérien ? L’exposition à la chaleur et à la lumière du jour du récupérateur d’eau pluviale aérien favorise la décomposition des matières organiques présentes dans l’eau. Le collecteur Pour disposer d’une eau de qualité, sans saleté, il faut nettoyer le collecteur d’eau relié à la descente de gouttière. Ouvrez et nettoyez la grille filtrante au moins une fois par an. Pour cela, mettez des gants, puis brossez et rincez avant de la remonter. Profitez de l’opération pour changer les joints, s’ils sont abîmés. La cuve Vérifiez l’intérieur du réservoir une ou deux fois par an, selon l’exposition et les conditions climatiques. L’évaporation et la pluviométrie sont des éléments à prendre en compte. Si vous découvrez la présence de mousse ou d’algues sur les parois, un dépôt de boue sur le bord, nettoyez-le sans attendre : les débris peuvent former de la vase. Dévissez le bouchon de vidange, puis laissez l’eau sale s’écouler. Il faut ensuite nettoyer la cuve de récupération d’eau avec un jet haute pression. Notez qu’un professionnel peut réaliser cette opération, via un contrat de maintenance. Si votre récupérateur aérien est installé dehors ou dans un local non chauffé, vidangez-le avant l’hiver pour éviter les dégâts du gel. Attention, il est interdit d’ajouter un produit anti-gel dans votre système. Pour éviter l’apparition des algues/mousses et bien désinfecter le réservoir, versez un peu d’eau de Javel dans la cuve. Quelques gouttes suffisent ! Comment nettoyer vos gouttières ? Deux fois par an, avant et après l’hiver, enlevez toutes les feuilles d’arbres, la mousse, le lichen, les insectes ou autres susceptibles de tomber dans la cuve du collecteur. Pensez à protéger vos mains avec des gants en caoutchouc. Regardez aussi la crapaudine (le filtre qui retient les végétaux et corps étrangers). Est-elle bien en place et non obstruée ? Pour faciliter l’entretien, placez une grille de protection sur vos gouttières afin d’éviter l’introduction de feuilles ou d’insectes dans les descentes reliées au récupérateur. Voir plus Bien entretenir les façades, gouttières et toitures de votre maison Conseils au quotidien 6 Que devez-vous indiquer dans le carnet sanitaire ? La législation oblige à un suivi de l’installation de récupération d’eau de pluie. Cela passe par un carnet d’entretien sanitaire détaillant les interventions et les dates. Ce carnet contient : le nom et l’adresse de l’entreprise chargée de l’entretien, un plan détaillé des équipements de récupération des eaux pluviales, une fiche de mise en service, les dates des vérifications et opérations d’entretiens réalisées, le relevé mensuel des index des systèmes d’évaluation des volumes d’eau de pluie utilisés à l’intérieur des bâtiments raccordés au réseau de collecte des eaux usées. En cas de contrôle par un agent technique du service des eaux et de découverte d’un risque de contamination du réseau d’eau public, vous devez procéder aux mesures de protection requises par l’agent technique. Si vous refusez, le maire peut demander la fermeture de votre branchement éventuellement avec le recours de la force publique. 7 FAQ récupération de l’eau de pluie : nos réponses à vos questions Comment installer un système de récupération d’eau de pluie ? Nous recommandons de faire appel à un professionnel pour installer un récupérateur d’eau de pluie aérien ou enterré. Ces dispositifs nécessitent un bon drainage depuis votre toit, l’installation d’un système de filtration et une cuve de stockage. L’installation doit respecter les réglementations pour garantir l’usage sécurisé de l’eau stockée, d’autant plus s’il s’agit d’un usage domestique. Quels sont les avantages de la récupération d’eau de pluie ? Elle permet de réduire la consommation d’eau potable, générant ainsi des économies. D’un point de vue écologique, elle aide à limiter l’empreinte hydrique et à préserver les ressources en eau. L’eau récupérée peut être utilisée pour diverses tâches ménagères à l’intérieur et à l’extérieur de la maison. Sur le même sujet Récupération de l’eau de pluie : quel équipement choisir ? Comment bien choisir la toiture de votre maison ? Bien entretenir les façades, gouttières et toitures de votre maison Adoucir son eau à la maison : 5 idées reçues PARTAGER Recevez nos conseils de saison Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez chaque mois la sélection des conseils de saison Votre e-mail Merci d’indiquer une adresse email valide En cochant cette case, j'accepte de recevoir vos emails et confirme avoir pris connaissance des conditions générales d'utilisation. Vous devez accepter les conditions générales d’utilisation