Bruit d’une pompe à chaleur : que faut-il retenir ?

La pompe à chaleur est un équipement de production de chauffage et d’eau chaude sanitaire plébiscité, car elle contribue à réduire la facture d’énergie tout en utilisant une source d’énergie renouvelable.

Il existe une grande variété de pompes à chaleur, mais les plus bruyantes sont les pompes à chaleur air-air ou air-eau qui possèdent une unité placée à l’extérieur.

Ce module récupère les calories contenues dans l’air et génère du bruit dans l’environnement. Il peut occasionner une gêne selon :

• la distance à laquelle se trouve l’équipement ;
• les masques qui peuvent atténuer les nuisances ;
• l’environnement sonore.

Toutefois, certaines pompes à chaleur air-air peuvent être installées entièrement à l’intérieur des logements, ce qui contribue à réduire les problèmes de nuisances sonores dans l’environnement.

Les pompes à chaleur géothermiques, de type sol-eau ou eau-eau ne font aucun bruit à l’extérieur.

Le bruit d’une pompe à chaleur provient à la fois du ventilateur et du compresseur. Sur certaines pompes à chaleur, leur fonctionnement est modulant, c’est-à-dire qu’il varie selon le besoin en chauffage ou en refroidissement, ainsi qu’en fonction des températures extérieures.

De plus, le bruit de la PAC se propage à la fois dans l’air, mais aussi dans la structure du bâtiment si l’unité extérieure et les liaisons frigorifiques ne sont pas correctement désolidarisées du sol et des murs.

Enfin, des bruits anormaux peuvent aussi être observés en cas de défaut de construction, de défaut d’entretien (présence de corps étrangers, etc.) ou encore d’usure des pièces.

Un entretien régulier de la PAC permet d’éviter ce genre de désagrément. En outre, la révision de son système de chauffe permet de garantir son fonctionnement optimal pour une excellente qualité de chauffe et des consommations d’énergie réduites.

Selon l’article R1336-5 du Code de la santé publique, l’utilisateur de la PAC doit veiller à ce que son équipement ne porte jamais atteinte à la tranquillité du voisinage ou à la santé humaine en raison d’un bruit particulier remarquable par sa durée, sa répétition ou son intensité sonore.

Il n’existe donc pas de niveaux sonores à respecter pour les particuliers. Toutefois, les agents assermentés (police municipale, inspecteurs de salubrité, etc.) peuvent sanctionner un propriétaire de PAC bruyante par une amende, avec un simple constat auditif, sans mesures de bruit.

En outre, avec une PAC trop bruyante de nuit, vous pouvez aussi être accusé de tapage nocturne (R623-2 du Code pénal).

Si le bruit de la pompe à chaleur de votre voisin vous gêne, plusieurs recours s’offrent à vous.

Commencez par parler avec lui, car il se pourrait qu’il ne soit pas conscient du niveau de bruit de sa PAC et qu’il accepte de prendre immédiatement des mesures pour le réduire.

Si la discussion ne donne pas de résultat, vous pouvez contacter les autorités compétentes pour faire constater le niveau de bruit et engager une procédure. En France, l’autorité compétente en matière de bruit est la commune.

Un conciliateur de justice peut aider les parties à trouver un accord si le propriétaire de la PAC ne fait rien pour améliorer la situation.

En dernier recours, saisissez le tribunal judiciaire (anciennement tribunal d’instance et de grande instance) pour « trouble anormal du voisinage ».

1. Choisir un équipement silencieux

Le bruit d’une unité extérieure est caractérisé par la puissance acoustique, exprimée en dB(A). Toute autre information disponible dans des fiches techniques ou documentation commerciale est trompeuse, comme le niveau de bruit ou le niveau de pression acoustique, car ils ne permettent pas d’avoir une information fiable.

La réglementation européenne d’écoconception impose la mesure de la puissance acoustique pour les pompes à chaleur. De ce fait, cette information est systématiquement indiquée sur les étiquettes énergie obligatoires (pour l’unité extérieure : « puissance acoustique UE »).

La plupart des unités extérieures de PAC ont une puissance comprise entre 60 et 70 dB(A), tandis que les plus silencieuses présentent des puissances acoustiques inférieures à 60 dB(A).

Les pompes à chaleur modulantes peuvent avoir un mode de fonctionnement moins bruyant la nuit, ce qui s’avère intéressant pour éviter les nuisances sonores dans le voisinage.

2. Bien choisir l’emplacement de l’unité extérieure

Avant d’installer une pompe à chaleur, le professionnel chargé de votre projet définira le meilleur emplacement pour l’unité extérieure de la PAC de façon à occasionner le moins de nuisances possibles.

L’unité extérieure d’une PAC doit se trouver :

• éloignée des voisins, à au moins 24 m des façades sans pièces principales et des espaces extérieurs de repos ;
• éloignée des pièces principales (séjour, chambres) et des espaces extérieurs de repos de votre logement ;
• à bonne distance des murs, d’angles de mur ou d’une cour intérieure, car les parois réfléchissent et augmentent les nuisances acoustiques.
• du côté du bâtiment où l’ambiance sonore est la plus élevée (côté route par exemple).

La configuration du site, de la maison et celle du terrain ne permet pas toujours de trouver une solution idéale.

3. Choisir une PAC intérieure

Si la configuration du logement le permet, l’installation de pompes à chaleur à l’intérieur du logement est la meilleure solution pour limiter le bruit dans l’environnement.

Il faut néanmoins faire attention au bruit généré dans son logement. Nos experts vous recommandent d’installer la machine au sous-sol, ou d’éviter quoi qu’il en soit de l’installer contre le mur d’une chambre par exemple.

4. Capots et écrans phoniques quand la PAC est déjà en place

Si le système de chauffe est déjà en place, un capot spécifique ou un écran phonique peuvent être installés pour réduire le niveau de bruit perçu. Cependant, ces systèmes ne doivent pas gêner la circulation de l’air autour de l’appareil.

De ce fait, ils sont généralement mis en œuvre lorsque les points précédents n’ont pas été pris en compte lors de l’installation de la PAC.

Les capots d’unité extérieure possédant une réelle efficacité peuvent coûter très cher. Les caches visuels ou les solutions végétales n’ont aucune efficacité acoustique, ils ont pour seul intérêt de cacher la machine.

En ce qui concerne les écrans acoustiques, ils doivent :

• dépasser largement la machine (1m sur les côtés, 1m en hauteur) ;
• filtrer les sons (comme ceux en blocs de béton creux ou en complexe sandwich métallique) ;
• être installés au plus près de l’unité extérieure ;
• ne pas réfléchir les bruits qui deviendraient perceptibles à d’autres endroits. Pour cela, ils peuvent présenter une face dite « absorbante » qui évitera les réflexions sonores et augmentera l’efficacité de l’écran.

Ces techniques de « rattrapage » sont à envisager uniquement avec le conseil d’un acousticien pour éviter des dépenses inutiles.

5. Faire appel à un acousticien

Un acousticien est un professionnel du bruit et des vibrations qui pourra vous conseiller sur le choix et la localisation de la PAC lors de son installation.

Son intervention en amont de l’installation peut paraitre onéreuse et facultative, mais elle sera toujours plus abordable que le traitement de problèmes de nuisances sonores une fois l’installation réalisée.

L’acousticien est plus souvent sollicité lorsqu’un conflit apparaît entre deux voisins afin de déterminer des solutions pour réduire le bruit de la pompe à chaleur.

6. Réaliser un entretien régulier de la PAC

Un entretien régulier de la PAC permet de maintenir ses performances et de maintenir son niveau sonore.

Faites vérifier votre PAC tous les deux ans par un professionnel RGE. L’entretien comprend :

• le nettoyage des grilles d’aération ;
• le graissage des pièces mécaniques ;
• le remplacement des pièces usées ou détériorées ;
• la vérification du fluide frigorigène.

7. Utiliser des plots antivibratiles lors de la pose d’une pompe à chaleur

Les vibrations mécaniques de la PAC peuvent être transmises au sol puis dans les logements. Ce phénomène a pour conséquence de créer des nuisances sonores dans les pièces situées à proximité de l’unité extérieure.

Abordez le sujet avec l’artisan RGE chargé de votre projet pour vérifier qu’il a bien prévu d’installer des plots antivibratiles lors de la pose de la PAC.

De plus, préférez une installation sur un socle béton, coulé sans contact avec la structure de la maison, plutôt qu’une installation sur un support métallique en façade.