Quels sont les enjeux en matière d'urbanisme et de logement pour la ville de Nanterre ?
Ils sont de plusieurs ordres. Le principal enjeu est tout d’abord de continuer à développer une ville pour tous ses habitants, une ville mixte où l’on habite, où l’on travaille, où l’on apprend, où l’on se divertit, bref, une ville où l’on vit. Un autre enjeu majeur pour Nanterre est de continuer à améliorer la ville et la vie des Nanterriens, en poursuivant la rénovation de ses quartiers populaires, et en réparant les cicatrices laissées notamment par les lourdes infrastructures de transports. Enfin, nous souhaitons être encore plus volontaristes sur la question de la transition écologique, que ce soit en termes de développement des mobilités douces, de consommation énergétique ou de développement des espaces verts avec notre engagement de planter 5 000 arbres d’ici 2026.
La crise sanitaire puis la crise énergétique ont-elles fait évoluer votre regard sur la qualité des logements ?
Le rapport Girometti-Leclercq l’a récemment montré : la qualité des logements construits dans notre pays n’est pas suffisamment au rendez-vous, et a même plutôt tendance à diminuer, notamment en ce qui concerne les surfaces des appartements. Avoir des pièces suffisamment grandes, des espaces réversibles, une luminosité suffisante, un logement sobre écologiquement et énergétiquement, un espace extérieur… toutes ces exigences légitimes se sont accrues ces dernières années. La charte sur la qualité des constructions neuves, que nous avons mise en place à Nanterre dès 2016, les prend naturellement en compte.
Cette Charte qualité est désormais évaluée par CERQUAL. Quelles avancées avez-vous constaté sur les projets immobiliers portés par la ville avec NF Habitat HQE Nanterre ?
Il est arrivé que certains programmes immobiliers soient livrés avec un nombre de réserves conséquent, voire d’importantes malfaçons, malgré les engagements pris par les promoteurs en signant notre charte. Suite à ces expériences, nous avons donc souhaité nous doter d’un outil de contrôle de ces engagements qui permet un meilleur suivi des différentes phases de construction, et rassure tout le monde sur la qualité du programme qui sera livré.
Y a-t-il une opération remarquable que vous souhaitez valoriser de ce point de vue ?
Une première opération entièrement évaluée par CERQUAL a été livrée en 2022, dans le quartier du Mont-Valérien. Il y en aura naturellement d’autres, mais notre premier retour d’expérience est positif. Comme je vous le disais à l’instant, cela permet de mieux suivre les chantiers, et donc de mieux détecter et identifier les éventuels problèmes qui peuvent y survenir.
En tant que président de la Fédération des Entreprises Publiques Locales, quel regard portez-vous sur le rôle que doivent jouer les aménageurs et bailleurs publics sur les enjeux environnementaux liés au logement ?
La lutte contre le dérèglement climatique nous concerne toutes et tous. Elle passe par des bâtiments plus sobres, en termes de construction et de consommation énergétique, mais également par le développement d’espaces verts et d’espaces pour les mobilités douces, ainsi que par la lutte contre les îlots de chaleur urbains. De fait, il est évident que les aménageurs ont un grand rôle à jouer, tout comme l’ensemble des bailleurs, qu’ils soient publics ou privés.
Quand on sait qu’en Île-de-France, près d’un logement sur deux est actuellement classé énergivore (étiquettes E, F ou G), on mesure le chemin à parcourir, et en même temps l’immense défi que cela représente, notamment pour les communes qui doivent pouvoir compter sur l’engagement de l’État, non seulement pour accélérer la rénovation du bâti existant, mais également pour accompagner leur volontarisme quand certaines d’entre elles, comme la Ville de Nanterre, cherchent à favoriser un développement urbain harmonieux et respectueux de l’environnement.