En 2022, le Fonds de dotation QUALITEL accordait une dotation d’une valeur de 8 000€ à l’association Abajad, pour sa formation « Tremplin vers le BTP ». Cette association, créée en 2018 par Dounia Hannach, accompagne les personnes réfugiées dans leur retour à l’emploi à travers des cours de français à visée professionnelle. Dounia Hannach partait alors d’un simple constat : les personnes réfugiées arrivant en France souhaitaient en priorité trouver du travail et avoir des revenus. L’association propose à ce jour deux formations : une formation sur les métiers du BTP et une formation maraîchage et espaces verts. « Nos formations sont gratuites et non rémunérées, et concernent des secteurs de métiers en tension » explique Laura ter Schiphorst, Coordinatrice des opérations d’Abajad.
Immersion dans la formation Maraîchage et espaces verts
Pour se rendre compte de l’impact de l’association sur la vie des bénéficiaires, nous sommes retournés, le temps d’une journée de juillet dernier, sur les bancs de l’école. C’est dans la Zone Sensible – Ferme Urbaine de Saint-Denis, que l’association Abajad dispensait ses cours de français de la formation Maraîchage et espaces verts. Cette formation reprend le même fonctionnement que la formation Tremplin vers le BTP, primée par le Fonds de dotation. Pendant quelques semaines, cette ferme en permaculture aux portes de Paris, a accueilli une dizaine de réfugiés animés par la même soif d’apprendre.
Autour de la table, les bénéficiaires venus d’horizons divers (Afghanistan, Sri Lanka, Soudan) suivent avec attention les explications de Christophe, le formateur du jour. Tous ont un niveau de français A1, demandé par l’association pour comprendre et pouvoir répondre à de simples questions, et savent lire et écrire. « Ce qui nous intéresse, c’est qu’ils soient motivés. Notre objectif principal est de leur redonner confiance en eux, qu’ils puissent formuler des phrases et être plus à l’aise avec la langue française ». Les bénéficiaires de l’association sont en grande majorité des hommes (90 %) d’une trentaine d’années en moyenne, et ont un statut de réfugié ou une protection subsidiaire (90 %).
Abajad, un tremplin vers l’emploi
Chaque formation s’articule autour d’une première semaine d’intégration où les apprenants reçoivent des cours de français généraliste. « Pendant cette semaine, on leur apprend à se présenter, à travailler leur CV et on leur explique les termes du travail (CDD, CDI, intérim, etc.). On intègre également un atelier sur la mobilité, un autre sur le numérique et un dernier sur la confiance en soi, qui est animé par un ancien réfugié qui a obtenu la nationalité française ». La formation se poursuit ensuite par des cours de français intégrant du vocabulaire sur un secteur précis, et des cours pratiques ou des journées d’immersion chez des entreprises ou associations partenaires. « Dans le BTP, nous sommes partenaires avec l’association Les murs à pêches à Montreuil, ou encore les Compagnons bâtisseurs à La Courneuve ».
A l’issue de la formation, Abajad propose un accompagnement de 3 mois pour aider les apprenants à trouver une nouvelle formation ou un emploi. « On remarque que les bénéficiaires ont toujours besoin d’un accompagnement supplémentaire, donc on les oriente souvent vers les chantiers d’insertion, qui prennent en charge les problématiques du logement, de santé, mais proposent aussi un accompagnement administratif ». En 2022, 130 personnes ont bénéficié des formations dispensées par l’association.
L’aide précieuse du Fonds de dotation
La dotation de 8 000€, qui avait été accordée à l’association en 2022, a été une aide précieuse pour l’association. Alors que seules 3 sessions de formation « Tremplin vers le BTP » étaient prévues à l’origine, deux sessions supplémentaires ont pu être organisées en début d’année 2023. De plus, la dotation a permis de financer le formateur, mais aussi les équipes assurant le suivi des bénéficiaires, ainsi que les fournitures. L’association fournit en effet des cahiers, stylos, ainsi que des habits professionnels selon les formations, aux bénéficiaires.
Je trouve que c’est très intéressant de voir des personnes réfugiées apprendre le vocabulaire français avec un objectif professionnel. Ce n’est pas le français d’un côté, et de l’autre le travail. Les deux sont liés. C’est une façon intéressante d’apprendre une langue et le bénéficiaire est parfaitement apte à avoir un travail à l’issue de la formation