Les crises économiques, énergétiques, environnementales incitent les Français à changer leurs usages de leur logement. Cela relève-t-il de l’obligation ou de la prise de conscience ?
Les crises sont des moments de réflexion importants, mais n’ont pas des effets mécaniques sur les comportements et les valeurs qui sont différentes selon les milieux. Dans les résultats de l’enquête du Baromètre QUALITEL – Ipsos, le logement est de plus en plus au centre de la vie des personnes. On reste de plus en plus chez soi, la livraison des repas à domicile explose, le travail à distance augmente. Ces nouvelles pratiques peuvent être dues au coût de déplacement pour certains types de population.
Quelles sont concrètement les principales motivations de ces changements d’usage ?
Ces changements ne sont pas encouragés par l’aménagement des appartements. Il n’y a pas d’espace dédié au télétravail, et on débat sur la demande croissante de locaux pour garer les vélos, ce mode de déplacement plus individuel et écologique qui supplée les transports en commun. Les personnes interrogées sont de bonne volonté pour le chauffage, l’eau…. Si on dépasse le déclaratif, on voit qu’un peu moins de la moitié des propriétaires ont réalisé depuis 5 ans des travaux pour économiser l’énergie.
En fait on voit, comme dans d’autres études, notre société passer du « logement abri », au « logement ressource » (que l’on peut échanger, sous-louer…) et au « logement source d’inquiétude ». Les ménages veulent maîtriser leur environnement et leurs factures.
Si le motif économique l’emporte sur les préoccupations environnementales, cela peut-il un jour s’inverser selon vous ?
Les préoccupations environnementales sont souvent lointaines. Sauf lorsque cela atteint la santé, comme par exemple en période de canicule. D’autre part, presque la moitié des personnes interrogées ne sait pas ce qu’est un DPE. Il y a un vrai défi d’information sur la machine complexe à comprendre qu’est devenu le logement.