On constate un décalage entre les besoins et attentes fortes des Français révélés après la crise Covid et le rythme de réhabilitation et adaptation des logements. Comment accélérer les choses ?
La crise Covid a entraîné des mutations dans nos manières de travailler, et donc d’appréhender nos lieux de vie, devenus par extension des lieux de travail. Les usages du logement évoluent avec la société et la crise sanitaire n’échappe pas à la règle : le rôle du législateur est de s’adapter à ces évolutions, et en ce sens l’accélération de la réhabilitation des logements et leur rénovation peut avoir lieu soit par davantage de régulation, soit par des incitations financières. Je suis partisan de cette seconde option : il faut des mesures fiscales réellement incitatives si nous voulons accélérer ce chantier.
Le Gouvernement a largement sensibilisé les Français sur la nécessité de réaliser des économies d’énergie, pour des raisons économiques plus qu’environnementales. Comment transformer la conscience économique en conscience écologique ?
Les préoccupations écologiques et économiques ne peuvent être décorrélées : nous ne pouvons pas opposer la peur de la fin du monde et l’appréhension de la fin du mois. Pour être acceptable, la transition écologique doit apporter concrètement des changements positifs dans le quotidien des Français et les économies d’énergie réalisées en sont un parfait exemple. Mais la transition écologique doit aussi être finançable : si nous voulons concilier économie et écologie alors nous devons réduire au maximum le reste à charge pour les Français. Attention également à ne pas tomber dans l’autre extrême, c’est-à-dire des économies d’énergie contraintes, sources de risques pour la santé physique et mentale des habitants. L’équilibre doit être trouvé et le pouvoir d’achat est un levier d’action important, puisque le logement constitue la première dépense contrainte des Français. C’est donc le principal vecteur d’économies, et nous les accompagnerons pour concilier conscience économique et conscience écologique.
Quels moyens supplémentaires devraient être déployés pour mieux informer et accompagner les résidents dans la transformation ou l’amélioration de leurs logements ?
Aujourd’hui, de nombreux Français n’ont pas toutes les clés en main pour réduire leur consommation et améliorer la performance énergétique de leur logement : la bonne information de nos concitoyens est dès lors une priorité et c’est ce à quoi nous nous attelons. Le DPE en est un parfait exemple, très peu de nos concitoyens connaissent l’étiquette énergétique de leur logement. Nous devons faire en sorte que cela change, c’est ce que je souhaite faire au travers du CNH où j’ai créé un groupe de travail sur le sujet. La volonté est là, la nécessité d’agir aussi et les acteurs sont mobilisés en ce sens : je pense par exemple à l’ANIL et à QUALITEL qui réalisent un travail formidable qu’il faut mettre en valeur.