Comment les architectes adaptent-ils leurs projets pour répondre aux nouvelles attentes des Français dévoilées par le Baromètre QUALITEL ?
Évidemment la crise sanitaire a créé de nouvelles attentes en matière de logement : espace extérieur, espace dédié au télétravail.… Ce sont les premières pistes de réflexion qui nous amènent à reconcevoir la cellule du logement, mais aussi l’immeuble dans sa globalité et, plus largement les réflexions sur l’îlot avec la végétalisation, la gestion du confort d’été, dans le cadre d’une approche globale de conception à l’échelle du quartier.
Au-delà des projets neufs, comment peuvent être pris en compte ces nouveaux besoins dans le cadre de réhabilitations de l’existant ?
L’UNSFA défend, depuis plus de 10 ans, l’approche en rénovation globale d’un bâtiment, qui comprend notamment la revalorisation patrimoniale, l’amélioration du confort et de la santé dans le bâtiment, l’adaptation et l’optimisation des espaces. Cette approche est la plus pertinente pour accompagner les travaux d’amélioration énergétique.
La transition du bâti existant ne doit pas être réduite à la seule problématique de la réhabilitation énergétique. Elle déterminera en effet le futur urbain, permettra la revitalisation des centres-villes et centres-bourgs, participera à la transition environnementale, contribuera au développement de l’économie circulaire et accompagnera les changements économiques et sociétaux, tout en garantissant le vivre ensemble.
Afin de promouvoir la rénovation globale, trois actions concrètes sont conduites par l’UNSFA et ses partenaires : À l’échelle du logement individuel, Les Architectes De La Rénovation (ADLR), font des propositions singulières permettant d’envisager une réelle massification des rénovations énergétiques en s’appuyant sur leur expérience, la spécificité de leur vision globale et leur aptitude à projeter leur projet dans le temps et l’espace. À l’échelle des logements collectifs et de l’immeuble, Le Collectif de la Rénovation Globale en Copropriété mène des travaux de réflexion et agit avec l’ensemble de la filière dans le but de massifier les rénovations globales efficientes. À l’échelle de l’îlot, Le dispositif OPERAEU, initié avec le Club de l’Amélioration de l’Habitat, a pour objectif de mener des opérations de requalification architecturale, environnementale et urbaine, en proposant des analyses et réponses pertinentes, en associant les collectivités territoriales et les habitants.
Cette vision globale permet de revitaliser les cœurs d’îlots en mobilisant tous les leviers : économie circulaire, végétalisation, biodiversité, eaux pluviales, captation solaire, dé-densification, surélévation, accessibilité et usage intergénérationnel.
Et selon vous, quelles seront les futures évolutions des logements auxquelles les Français ne pensent pas encore ?
Les évolutions à prendre en compte sont bien évidemment celles de l’extension ou de la résilience du logement ; je veux dire extension par création d’espaces extérieurs de loggia par exemple, mais aussi résilience par les capacités de transformation du logement que nous avons vu et qui sont nécessaires avec le télétravail et la création d’espaces permettant un épanouissement nouveau de la cellule familiale dans le cadre de la reconfiguration du logement.