D’une manière générale, les crises récentes de ces 3 dernières années ont-elles impacté les modes de vie des Français ?
Oui, incontestablement. La Covid-19 a été la crise qui a le plus fortement affecté les individus, tant au niveau de leurs opinions que de leurs comportements. Une peur intense et un quasi-traumatisme, un vécu très différent de l’espace privé, tant sur le plan du logement que du recentrage familial, de nouvelles façons de consommer et de se distraire, avec un développement sans précédent des loisirs numériques, du sport chez soi, de la livraison à domicile et enfin, du télétravail. L’empreinte a été et reste durable. La crise énergétique et la guerre en Ukraine ont également modifié le quotidien des Français : l’inflation oblige à de plus grandes économies, génère plus d’attention à sa consommation d’énergie et d’eau, fait stagner voire régresser la consommation des produits bio, plus onéreux, modifie les stratégies de vacances, etc. Finalement, c’est peut-être le réchauffement climatique qui, à date, n’a produit que relativement peu de changements dans les modes de vie des Français.
Et qu’en est-il de l’évolution de la place du logement dans leur quotidien ?
Le logement n’est plus seulement un toit ou une protection. Il a été réinvesti comme un lieu de convivialité accrue et de vie au sens large, où l’on dort, mange, travaille, se distrait, etc. Il devient également une source de revenus pour 20 à 25 % de la population : on souhaite ou on envisage davantage, quand on ne le fait pas déjà, le sous-louer ou revendre l’électricité qu’on y produit.
La qualité des logements n’a pas évolué aux yeux des Français depuis 2017, comment l’expliquez-vous ?
Je pense qu’on est vraiment dans le décalage entre perception subjective et réalité objective : on oublie ce qu’était le logement d’avant et les exigences ne cessent d’augmenter. D’où l’absence d’évolution nette.
