Le contexte de hausse du coût de l’énergie va-t-il selon vous accélérer la mutation du parc de logements et contribuer à améliorer sa qualité ?
Cet été, les épisodes d’incendies de forêts, de forte canicule se sont invités sur les lieux de vacances et ont contribué à accélérer la prise de conscience du réchauffement climatique et des enjeux écologiques. L’immobilier doit tenir compte de son environnement. 70 % d’une ville est constitué de logements, 80 % des logements de 2050 existent déjà. Le changement climatique et les enjeux environnementaux nous imposent de rénover massivement et de construire différemment. Rénovation énergétique à grande échelle bien sûr mais il faut aussi limiter l’étalement urbain, réutiliser l’existant, recycler des bâtiments, redonner vie à des lieux vacants, obsolètes ou dépassés.
Post-Covid, il y a aussi la prise de conscience de mieux répondre aux besoins et aux nouveaux usages pour produire des logements.
Les acteurs de l’immobilier doivent ils appréhender différemment leurs missions et leurs objectifs ?
La plupart des acteurs du logement neuf ont bien compris les défis et élaborent de nouveaux plans : volumétrie des intérieurs, espaces extérieurs, évolutivité des logements pour s’adapter aux différents âges de la vie et aux besoins des familles, coin bureau pour le télétravail, espaces communs/partagés dans les bâtiments, végétalisation, accès aux services et aux transports, mobilité. C’est aussi la construction bas carbone, la réversibilité des bâtiments, la transformation de bureaux en logements.
Quelles sont les pistes à améliorer ?
Produire du logement abordable. Impliquer plus en amont les habitants aux projets et développer les phases de concertation. Etre attentif aux nouvelles façons de vivre : habitat participatif, urbanisme transitoire, tiers lieux, cohabitation et résidences intergénérationnelles.
On peut innover, se projeter imaginer des bâtiments et des quartiers bas carbone pour demain. Répondre à trois grandes transitions : écologique, démographique (dans 10 ans les 75/85 ans passeront de 4 à 6 millions), numérique (qui bouleverse notre quotidien). La fabrique de la ville de demain nécessite la mobilisation de tous.
En ce sens, le Baromètre QUALITEL est un précieux indicateur sur la perception et les attentes des Français en matière de logement et les outils comme le Qualiscore doivent contribuer à renforcer la prise de conscience collective sur ces enjeux majeurs.