L’accès à la propriété est-il toujours un absolu dans l’imaginaire des Français ?
Oui, très largement. D’abord parce que l’avenir est plus incertain que jamais et le monde peuplé de menaces toujours plus importantes : les inquiétudes sur le pouvoir d’achat, l’inflation, la hausse du coût de l’énergie et des produits alimentaires, avec à la clé des déficits abyssaux qui se sont creusés et la peur d’une remontée de la pression fiscale. Transition écologique plus nécessaire que jamais mais qui reste compliquée à mettre en œuvre. Craintes à nouveau réactivées autour d’une possible réforme des retraites. Guerre aux portes de l’Europe. Covid 19 qui recule mais sans avoir disparu.
Tout cela crée un environnement très anxiogène et renforce le sentiment de protection qu’apporte la propriété d’un logement. Les deux années de pandémie et les confinements qui sont allés de pair ont par ailleurs revalorisé le logement cocon, avec des attentes plus fortes à son égard tant sur le plan affectif que fonctionnel. Enfin, transmettre reste un objectif parental majeur et le logement est toujours un élément de patrimoine très fort et profondément ancré.
Les critères de choix d’un logement ont-ils évolué ces dernières années ?
Globalement, les critères de choix sont stables, avec toujours, parmi les plus importants, le type de logement (maison ou appartement), le prix, la surface, la localisation. Mais un critère, qui était déjà important, a pris de l’ampleur : la présence d’espaces extérieurs (jardin, balcon, terrasse) auxquels les Français sont de plus en plus sensibles.
Les Français recherchent majoritairement à vivre dans une maison individuelle. Ce choix, toujours confirmé, peut-il évoluer dans le temps notamment avec la règlementation sur l’artificialisation des sols et la forte hausse des coûts de l’énergie (essence, chauffage…) ?
C’est très difficile à dire car l’attachement à la maison individuelle est lié à de nombreux critères qui peuvent évoluer en sens contraire. Ce qui est sûr malgré tout, c’est que les Français sous estiment aujourd’hui l’importance du DPE. Si nous entrons dans un cycle long de hausse du coût de l’énergie, cela peut certes aussi jouer mais davantage, me semble-t-il, en faveur de la réduction des surfaces que d’une bascule au profit des appartements.