En tant que maire, quel regard portez-vous sur la politique du logement ? Quels sont les besoins spécifiques sur votre commune ?
Loger mes administrés dans de bonnes conditions et dans des logements de qualité est une préoccupation quotidienne, et un enjeu majeur de l’aménagement d’un territoire. De manière générale, je constate un décalage entre les besoins, les objectifs fixés par l’État et les moyens alloués aux communes pour les atteindre. Les dotations baissent et les besoins sont croissants, c’est une réelle difficulté à laquelle les maires sont confrontés.
Parmi les attentes de mes administrés, j’en citerai deux :
- D’abord, une réelle envie d’accéder à la propriété, comme l’aboutissement d’un projet de vie. Nous devons les accompagner dans leur parcours résidentiel et pour cela l’accession sociale à la propriété est un dispositif pertinent à développer.
- Autre besoin lié à la démographie, l’accompagnement et le logement des seniors, leur souhait de rester en ville, le plus longtemps possible à leur domicile, et d’être proche de transports en commun.
Votre approche a-t-elle évolué depuis la crise sanitaire ?
Oui et non. Nous avions déjà anticipé la nécessité de construire des logements plus grands, plus spacieux, avec des ouvertures sur l’extérieur. La crise sanitaire ne fut qu’un révélateur d’une tendance déjà amorcée et que les promoteurs sont aujourd’hui contraints de prendre en considération. Les nouveaux programmes immobiliers évoluent en ce sens, s’adaptent, offrent de meilleures garanties en termes de qualité et durabilité des matériaux utilisés et c’est une bonne nouvelle.
Logement social ou non, les gens veulent vivre dans de beaux immeubles, de bonne facture et à taille humaine
Quelles sont les principales attentes de vos administrés en matière de logement et plus particulièrement en matière de qualité de logement ?
De manière générale, la principale demande a trait à la taille du logement. Je le disais, les habitants veulent vivre dans des espaces plus grands, dans des pièces à vivre plus fonctionnelles.
L’autre aspiration forte : vivre dans du beau. Dans ma commune, l’architecture est très importante. Logement social ou non, les gens veulent vivre dans de beaux immeubles, de bonne facture, à taille humaine, et non plus dans de grands ensembles impersonnels et mal insérés dans le tissu urbain. Cela impacte le choix des matériaux, l’entretien des abords, les hauteurs et en tant que maire, j’y suis particulièrement sensible. Des immeubles beaux ce sont aussi des immeubles certifiés durables, bien isolés et performants, permettant de réduire sensiblement la facture énergétique des ménages.
Selon vous, quels sont les leviers qui permettent de proposer des logements de qualité ?
Le premier levier serait de laisser davantage de latitude aux maires ! Notamment en matière d’architecture et d’urbanisme. Il n’est pas toujours facile d’obtenir gain de cause auprès des promoteurs sur les aspects architecturaux. Pour ma part, j’ai créé une charte architecturale pour garantir une certaine harmonie dans les constructions et la qualité des logements. Pour moi, la qualité de vie est intimement liée à la qualité du logement et du bâtiment.
Par ailleurs, les critères environnementaux, thermiques sont aujourd’hui indispensables et incontestables. L’état actuel de la législation permet de proposer des logements de qualité, de manière objective et contrôlée et c’est essentiel pour les habitants. Cela leur apporte des garanties fiables notamment un confort de vie quotidien et un usage maîtrisé des dépenses énergétiques.
Qualité de vie et durabilité de la résidence sont indissociables. Par exemple, à Chelles, de nombreux logements sont raccordés à la géothermie qui offre ainsi un réel confort aux résidents.
Y a-t-il un programme immobilier remarquable en matière d’innovation et de qualité de l’habitat dont vous êtes particulièrement fier ?
La Cité Cheminote d’ICF la Sablière, fruit d’un vaste programme de réhabilitation et de requalification urbaine. Il s’agit d’un programme mixte, comprenant près de 600 logements, qui vient remplacer des barres d’immeubles, aujourd’hui rejetées par le plus grand nombre et donc détruites. Ce projet est à mille lieux de l’image galvaudée du HLM et offre une réelle qualité de vie aux locataires.